2019م - 1444هـ
POÉTIQUE DE LA CRITIQUE LITTÉRAIRE De la critique comme littérature



Innombrables sont les poétiques du roman, de la nouvelle, de

l'épopée, de la comédie, de la tragédie, du drame, de la farce, de

la fable, du sonnet, de l'autobiographie, de l'essai, de la fiction,

de la non-fiction, du vers, de la prose, de la narration, de la description, du discours historique, du discours argumentatif, de

l'épistolaire… Mais rares sont les poétiques de la critique littéraire 1.

Non pas que la théorie littéraire ne se soit jamais occupée de

la critique. Au contraire, elle s'en est peut-être même un peu trop

occupée, notamment depuis le siècle dernier. Les réflexions théoriques sur « l'auteur », « le lecteur » ou encore les liens entre

« littérature et réalité », par exemple, ont souvent été, et sont

encore, des réflexions sur ce qu'il est licite ou non de faire dans

un commentaire de critique littéraire. En l'espèce, il ne s'est agi,

et ne s'agit encore, que de condamner ou de justifier le recours à

l'intention dudit auteur ou à sa biographie, d'affirmer ou de récuser les droits et devoirs dudit lecteur – c'est‑à-dire en vérité du

critique, à l'exclusion de tout autre type de lecteur –, ou encore

de fonder en raison l'étude du contexte ou la recherche érudite

sur ladite « réalité » à laquelle l'œuvre est censée « renvoyer »,

comme on dit.